Deux éducateurs condamnés pour leurs « punitions » trop sévères 04.03.2010
Un an après la relaxe générale, prononcée par le tribunal correctionnel de Bobigny, la cour d'appel s'est montrée nettement moins indulgente avec les « punitions sévères » infligées aux enfants par deux éducateurs du foyer d'accueil d'urgence de Villepinte : tous deux ont été condamnés hier à six mois de prison avec sursis, ainsi qu'à l'interdiction d'exercer auprès de mineurs durant trois ans, de façon professionnelle ou même bénévole. La cour d'appel a en revanche confirmé la relaxe de l'ancien directeur de cet établissement du centre départemental enfants et familles (CDEF) au « bénéfice du doute ». Mis en cause pour avoir fermé les yeux sur des actes de maltraitance que dénonçaient une psychologue et plusieurs autres éducateurs, le directeur a toujours contesté avoir eu connaissance de ces gifles, exercices sportifs abusifs, douches froides et autres petites humiliations subies par plusieurs enfants dans le courant de l'année 2007. Faute de preuves impliquant sa connaissance des faits « durant la période considérée », la cour d'appel a préféré rendre « une décision nuancée dans la limite de ses compétences », selon les termes de la présidente. Pour le personnel et les syndicats du CDEF, l'arrêt de la cour d'appel est à la fois la reconnaissance de faits insupportables et une trop simple décharge accordée à sa hiérarchie. « Les éducateurs ont été sanctionnés et c'est normal, salue notamment un représentant FO des personnels de foyers d'accueil. Mais si la direction avait dit stop, si elle n'avait pas fermé les yeux, les éducateurs n'auraient pas continué… » Du coup, ceux qui avaient, les premiers, ouvertement parlé « d'actes de maltraitance », restent à demi-satisfaits de voir la relaxe de Bobigny modifiée en appel.
Le Parisien
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